Le béal de la Vernède (Patrimoine industriel)

Le Béal de la Vernède .

Béal ou bief ?
Définition  :

  • Bief : Canal reliant un cours d’eau à une machine hydraulique. synonyme : Béal
  • Béal : Origine du sud (occitan) Petit canal d’irrigation ou petite rivière.
    Lors de mon arrivé à Saint Rémy de Chargnat les premiers anciens qui m’ont parlé du canal alimentant les moulins, l’ont appelé le Béal.
    Sur le cadastre Napoléonien de « Saint Rémy de Chargnat » de 1829, le canal s’appelait Le Béal de la Vernède. C’est pour ces raisons que, même si le terme de Bief est plus approprié, lors de mon propos j’appellerai ce canal : Le Béal de la Vernède.
    L’eau mère sur son parcours de Sauxillanges à l’allier est doublée par 4 Béals.
  • Sur la commune de Sauxillanges
  • Sur la commune de Saint Jean en Val.
  • Sur la commune de Saint Rémy (Béal de la Vernède).
  • Sur la commune de Parentignat.

L’Eau Mère entre sur la commune par la limite est de la commune.

Elle reçoit les eaux du ruisseau de la Valette, environ 200 mètres plus loin se trouve l’ouvrage de capture du Béal de la Vernède.

 Après être passé sous un petit pont de pierre le béal de la Vernède part vers le Perthus après un parcours  de 500 mètres, ou il alimente le premier moulin encore en activité sur la commune de Saint Rémy de Chargnat.

La traversée du premier moulin.

Le moulin du Perthus

 Avant 1885 le moulin est la propriété de Monsieur de la VOLPILIERE, le 16 Avril 1885, il est vendu à Monsieur VIALATTE, en juillet 1934 son fils Jean vendra le moulin à Monsieur ROUBILLE agriculteur à St Rémy de Chargnat. Depuis cette époque il appartient à la famille ROUBILLE ROCHE. Après avoir donné son énergie au moulin le Béal quitte le Perthus pour d’autres installations Le moulin n’a jamais cessé de fonctionner. Il écrase essentiellement du blé. Il est équipé de « deux tournants » entendre par là deux roues à augets qui utilisent l’eau du Béal.

Après avoir donné sa puissance au moulin du Perthus, le Béal poursuit sa route. Il se dirige ensuite vers le bourg en passant sous de charmants petits ponts Il passe le long de la maison qui abritait probablement le moulin de madame Duvergèses, qui avait amené le propriétaire du Perthus à déposer une plainte pour le dérangement occasionné par la construction de son moulin. Le Béal traverse ensuite le château des Aiguilles .  En examinant les berges on aperçoit des petites trappes qui permettaient d’irriguer les terres des seigneurs du Perthus De Chargnat et du fief des aiguilles.

Il s’agirait là de la première fonction du Béal qui a été construit, vers 1600, avec l’autorisation de la maison royale d’Usson, les premiers moulins ont été construits un peu plus tard avec la même autorisation.

Après avoir quitté le château des Aiguilles le béal traverse la rue de la victoire . Juste après le pont, il donnait l’énergie électrique et mécanique nécessaire aux besoins de la vie domestique et industrielle de la scierie GARDY. Il y avait à l’époque deux roues l’une en arrière-plan plus large et d’un diamètre plus faible pour la rive droite et l’autre plus étroite, d’un diamètre supérieur sur la rive gauche . La roue de la rive gauche a été restaurée à l’identique, il est possible que ces installations aient servi autrefois au traitement de la pomme. Pour poursuivre sa route il arrive au béal de passer sous les maisons Il file ensuite vers les moulins suivants toujours en activité, les moulins du pont de pierre et de la Lionne. Même si parfois il gèle totalement comme ici en février 2012

Après avoir traversé l’impasse des Chauchères le Béal su-rélevé par rapport au terrain arrive au moulin du pont de pierre. Afin de réaliser l’étanchéité du lit du béal il est réalisé en terre glaise.

Portrait au fusain de M. Antoine BOURASSET. Premier propriétaire du moulin qu’il a acquis en1853. A droite le petit bâtiment était appelé maille et il servait autre fois à « mailler » le trèfle, opération qui consiste à sortir les graines des pompons il était doté d’une roue horizontale.

Entrée d’eau de la maille

La roue du moulin avec sa chute. Elle donnait autrefois toute l’énergie au moulin, de puissance et de régularité insuffisante, elle est aujourd’hui remplacée par l’énergie électrique

Après avoir quitté le moulin du pont de Pierre le Béal de la Vernède traverse la route de Varennes et longe l’impasse de la Pradette vers le moulin de la Lionne. Ce moulin présente une particularité, il était le seul à être muni d’une turbine, autrement dit une roue horizontale.Représentation graphique d’une turbine .L’eau chutait d’une hauteur de près de 2 mètres et faisait tourner la turbine.La force était retransmise à l’ensemble du moulin par un engrenage et des courroies.Le moulin a été acheté par M. Albert LAROCHE en 1931. Aujourd’hui les murs appartiennent à M. Paul LAROCHE et le fond de commerce à M. Pascal LAROCHE.L’énergie hydraulique a été remplacée par un moteur thermique monocylindre bruyant, puis par l’énergie électrique qui a ramené le calme.Aujourd’hui le moulin réalise de la farine de blé T65 et de la farine de tradition française . Aujourd'hui le blé est trié, brossé et mouillé. Il est ensuite, à l’étage inférieur broyé et moulu par des rouleaux (meules) cannelés puis lisses pour obtenir la farine désirée.

Après avoir quitté le moulin de la Lionne le Béal de la Vernède poursuit son chemin et se dirige vers le dernier moulin dont le domaine lui a donné son nom.Le béal serpente vers le château de La Vernède. Le béal quitte la Vernède et rejoint l’eau mère qui lui a prêté son eau.